Il sait où appuyer, quels leviers actionner, quelles cloches faire sonner, et le citoyen devient un consommateur docile qui achète, vote, part à la guerre – librement, croit-il.
Eddie fait fortune à New York quand partout c’est la Crise, et ses méthodes se répandent dans le siècle. Elles arrivent jusqu’aux oreilles du chef de la propagande nazie, qui les met en pratique. Eddie est horrifié de l’apprendre car Eddie est un démocrate : son « gouvernement invisible » a pour but de préserver la Démocratie. Sans guide, les Hommes sont des bêtes.
Eddie meurt paisiblement à 103 ans, avec le sentiment du devoir accompli. Il a vendu indifféremment savons, cigarettes, Présidents et coups d’État de la CIA, et il laisse derrière lui un Système de manipulation des masses qui s’est imposé partout. Que reste-t-il de la Démocratie, à l’ère du Big Data et de l’hyper- communication ?
Eddie n’est pas un personnage de fiction. Il s’appelait Edward Bernays, c’était le neveu de Freud, et son Système a transformé le monde.